Centre de recherches néo-helléniques

Composante néo-hellénique de LLACS (Langues, Littératures, Arts et Cultures des Suds)

Le Centre de recherches néo-helléniques permet l’organisation des activités de recherche qui peuvent être schématisées de la manière suivante :

Avant 01/01/2011 (quadriennal 2007-2010)

Les membres du département d’études néo-helléniques avaient réussi à fédérer au sein de la JE 2487, des enseignants-chercheurs des universités francophones et grecques à travers une thématique centrale sur l’identité nationale. Les activités de recherche ont ainsi été centrées sur les mécaniques d’instrumentalisation de la mémoire directement et dans l’altérité.

Après 01/01/2011 (quadriennal 2011-2014)

Bien que la JE 2487 soit transformée en composante néo-hellénique de l’équipe de recherche LLACS, elle a pu conservé sa thématique fédérative d’avant 2011 tout en l’articulant avec celles des autres composantes de LLACS.

Son programme de recherche est le suivant :

  • La thématique centrale de la composante néo-hellénique de LLACS est dictée aussi bien par les travaux accomplis et dirigés que par l’orientation sélectionnée des enseignements en Licence et en Master dans tous les domaines concernés, linguistique, traductologique, littéraire et civilisationnel du point de vue historique, géographique, ethnologique, domaines privilégiés au département d’études néohelléniques (grec moderne de Montpellier III).
  • Les activités de recherche reposent donc sur une démarche pluridisciplinaire qui introduit ses activités dans l’étude des rapports entre le Grec et « l’Autre », voisin balkanique, européen ou non-européen. Ce thème a été sélectionné pour nourrir une réflexion sur la rencontre actuellement inévitable entre les Hommes, les civilisations et les cultures. Rencontre des langues à travers leur étude mais également leur transfert-traduction, rencontres des mémoires instrumentalisées, des valeurs culturelles, des cultures et des civilisations, rencontre, oh combien importante, entre croyances et connaissance, entre ce qui est différent et ce qui est ressemblant.
  • Le thème donc qui est étudié par la totalité des membres de la composante néohellénique de LLACS est le suivant: Le Grec et « l’Autre », perception des différences et des ressemblances ; il a offert et offre toujours aux doctorants et aux candidats des nos masters un champ de recherche assez large renforcé par le soutien d’une équipe assez forte en relations internationales pour que soit appliquée la co-tutelle de thèse avec les universités grecques et chypriotes.
  • Ce thème de recherche a reçu le soutien habituel des partenaires étrangers. Des enseignants d’Athènes, de Thessalonique, de Corfou, de Volos et de Ioannina ont assuré des codirections de travaux et des séminaires et assisté aux jurys de Master, de doctorat et d’Habilitation à Diriger des Recherches.

 

Les trois axes thématiques étudiés sont les suivants

  1. « Nous » et « les Autres »


    Il s’agit de l’étude des caractéristiques de l’identité grecque tout en la combinant harmonieusement à l’analyse de ses différences et de ses ressemblances par rapport à « l’Autre ».

    Ainsi, la continuité de l’Hellénisme constitue un axe thématique privilégiée qui est analysé à travers coupures et ruptures, ce qui conduit inévitablement à l’étude de la mémoire représentation, de la mémoire instrumentalisée et du mythe politique. Dans cette perspective il ne s’agit pas d’étudier ce qui a été ou qui l’est encore, mais plutôt ce qui a été raconté et est encore aujourd’hui raconté et même vécu.
    En effet, l’analyse exhaustive des différents travaux de recherche présentés par les membres de l’équipe, révèle la présence d’une thématique commune organisée autour de la route que la Nation hellène parcourut pour s’offrir un cadre étatique protecteur. Cet itinéraire à travers le temps lui conféra sa permanence et sa continuité. Ainsi, la civilisation grecque est conçue comme un lien d’attache, un patrimoine séculaire et national de la famille grecque conservé et transmis de manière directe par les ancêtres lors de leur contribution puissante à l’essor intellectuel et artistique de la Grèce.
    Le thème central de la JE 2487 porte donc sur le chemin continu parcouru par l’hellénisme à travers le temps, de l’Antiquité à nos jours, en face ou à côté des Autres qu’il rencontra sur sa route pendant les différentes époques du passé. Cette rencontre entre le Nous et les Autres est tellement constante dans les représentations hellènes qu’elle inspira de nombreuses études de la part des membres de l’équipe de recherche à travers son sens symbolique, mythique. L’objectif à atteindre est donc de mettre en évidence cette dialectique entre le « Nous » et les « Autres » à travers leurs différences et leurs ressemblances dans le domaine du mythe politique. Nous entendons par mythe tout récit et toute représentation, au sens graphique ou au sens théâtral du terme, (largement) diffusés, transmis de génération en génération, qui donnent au groupe à la fois sa cohésion culturelle et sa cohérence morale (règles de conduite, sens de l’histoire ...).
    Un mythe soude les éléments d’un corps social, dévoile l’intelligibilité du monde et balise la route suivie comme la route à suivre. Un mythe est donc rassembleur et mobilisateur. Il se situe en deçà du vrai et du faux, du probable et du contestable. Il participe au monde du sacré, de l’intangible, de l’évidence, de la certitude, de l’irrationnel. Le mythe, et c’est la condition même de sa survie dans la très longue durée, résume en lui un nombre infini de situations analogues. Il peut disparaître, mais, pour réapparaître. Il revêt des masques changeants sous lesquels se dissimule l’immuable figure. Certes, « il y a tant de mythes en nous et si familiers qu’il est presque impossible de séparer nettement de notre esprit quelque chose qui n’en soit point ». (Paul Valéry, Variétés II). Pourtant le politologue ne peut renoncer devant ce continent englouti, à analyser et comprendre ce formidable glissement de pouvoirs, ce patrimoine culturel évoqué, mobilisé, manipulé par tous les princes du monde.
     

  2. Langue, traduction et transfert des valeurs culturelles

    Il s’agit des réflexions qui répondent aux trois exigences suivantes.

    Premièrement, étudier la théorie de la traduction appliquée au domaine néo-hellénique et français, ce qui tend de mettre en valeur de multiples éléments :
    les acteurs d’un texte tels l’auteur, le traducteur et les lecteurs auxquels il s’adresse dans sa forme originelle ou traduit ; les textes qu’il soit le texte source ou le texte traduit ; le processus qui repose sur la lecture, la ré-écriture et la compréhension. La traduction est une tentative très complexe qui dépend des contraintes comme la fidélité et la recherche d’équivalences. Cette dernière réalité impose souvent l’interprétation qui conduit au second objectif de cet enseignement.

    Deuxièmement, tenir compte de la spécificité de notre époque marquée par les contacts entre les Hommes et leur culture.
    Se rendre compte que ces contacts n’imposent pas seulement la compréhension à travers la traduction, mais avant tout et d’abord, l’abandon des valeurs à ceux qui tentent de les …traduire, de les faire correspondre aux leurs. Les valeurs sont ainsi, mouvantes, elles sont critiquées ou acceptées, marginalisées où adoptées …, ce qui change l’horizon des études de traduction qui ne doivent plus s’intéresser aux seuls lieux où les valeurs existent, mais les chemins, les trajets qu’elles parcourent.
    Les frontières, fondements essentiels des États, car elles contournent le territoire étatique, disparaissent, mais pour réapparaître et délimiter un autre espace conçu cette fois-ci d’un point de vue culturel. Et celui-ci n’est point fixe, mais changeant, il n’est pas continu, mais discontinu accueillant des valeurs jadis considérées comme la force d’une communauté qu’elle doit, à présent, partager.

    Troisièmement, nourri par les travaux de recherche fondés non seulement sur la théorie de la traduction, mais également sur le contact inévitable de deux ensembles de valeurs, l’un grec, l’autre français, nous nous privilégierons des études contrastives de la traduction pour atteindre deux objectifs complémentaires.
    En premier lieu, étant donné que les difficultés rencontrées dans la traduction sont en partie explicables par les différences de structure entre la langue source et la langue cible, il s’agira de mettre en évidence non seulement des différences grammaticales et syntaxiques entre les deux langues comme par exemple la conception du temps verbal, ou l’emploi des particules, mais aussi des différences de caractère sémantique.
    En second lieu, c’est dans ce contexte contrastif, différentiel, que nous tenterons de  révéler à travers des phénomènes linguistiques identifiables, le processus créateur de la traduction. Ainsi, il s’agira de mettre en exergue l’importance des procédés rhétoriques et énonciatifs dans l’oeuvre créative du traducteur qui contribue à révéler les phénomènes linguistiques. Cette mise en contraste du grec et du
    français fondé sur la théorie de la linguistique différentielle devait conduire à l’analyse du processus traductif dans la pratique.

     
  3. Le Programme d’éditions scientifiques bilingues

    L’équipe a été choisie pour assurer la coordination pour la France d’un projet d’édition scientifique multilingue de 20 oeuvres de la littérature néo-hellénique (programme de recherche pour 5 ans renouvelable 1 fois -2001-2006 première phase).
    Le programme est financé par le Ministère grec de la recherche et coordonné par le professeur KAPSOMENOS de Ioannina. La coordination pour la France est assurée par MASSON Marie-Paule, directrice du Département d’études néo-helléniques et orientales (premier volume: les chansons clephtiques - deuxième volume Constantin Cavafy - troisième volume : Papadiamantis - quatrième volume : Psichari - cinquième volume : Vréttacos.
    Ce travail a induit la formation des doctorants en matière d’édition critique et a permis un premier travail entre les centres d’études néo-helléniques des universités françaises (participation de Nice et de Lyon).

 

Nombre de doctorants. Nombre de thèses soutenues.

16 en 2012-2013, dont 5 co-tutelles avec l’université Ionienne de Corfou.
Nombre limité à cause du plafond imposé qui est de 10 par directeur de recherche.

 

Évaluations

(A+) pour le nouveau master LLCER, Parcours études néo-helléniques.
(A) pour l’équipe de recherche.

 

Dernière mise à jour : 09/01/2024