2025.2026 | DE LA TÊTE AUX PIEDS : LA PARURE DANS L'ANTIQUITÉ

Mercredis de l'Antiquité - 2025.2026

De la tête aux pieds : la parure dans l'Antiquité

Les vêtements et les parures, qualifiés par les ethnologues de « peau sociale », permettent d’exprimer diverses identités culturelles. Aujourd’hui, la symbolique de ces parures antiques a pu se perdre. Mais, grâce aux vestiges et aux sources iconographiques et textuelles, il est possible de reconstituer une partie de ces codes sociaux : éléments de distinction sociale, signes extérieurs de richesse, aspects symbolique ou identitaire…

Comment s’habillait-on, comment se parait-on et dans quel but, à l’âge du Bronze, chez les Celtes, les Grecs, les Étrusques ou à l’époque romaine ? Par ce cycle, on découvrira les nouvelles recherches sur la parure, des chaussures aux bijoux en passant par les textiles, à travers une grande variété de supports et de matière (verre, or, bronze, cuir…).

 

► Accès libre et gratuit dans la limite des places disponibles pour les conférences, Auditorium du musée Fabre et Centre Rabelais (Agora des Savoirs)

► Site archéologique Lattara - musée Henri-Prades, Musée des Moulages et musée Fabre pour les visites thématiques

 

Cycle de conférences proposé par le Musée des Moulages (Université de Montpellier Paul-Valéry) et le site archéologique Lattara – musée Henri-Prades, en partenariat avec le musée Fabre, le LabEx ARCHIMEDE (Programme ANR-11-LABX-0032-01, France 2030) et le laboratoire de recherche ASM (UMR-5140, CNRS), Université de Montpellier Paul-Valéry

 

Comité d'organisation

Diane Dusseaux, conservatrice du patrimoine, directrice du Site archéologique Lattara – musée Henri Prades

Rosa Plana, professeure d’archéologie grecque, directrice du Musée des Moulages, Université de Montpellier Paul-Valéry

Elsa Rocca, maîtresse de conférences en archéologie romaine, Université de Montpellier Paul-Valéry

 

Conférence #1 : Les reflets du soleil. Dépôts de parures à la fin de l’âge du Bronze entre Alpes et Méditerranée

Le dépôt du Bronze final du Pigier à Guillestre (Hautes-Alpes) © CNRS/CCJ C. Durand

Mercredi 22 octobre 2025 - Auditorium du musée Fabre - 18h30

Thibault LACHENAL, chargé de recherche, CNRS, ASM-UMR 5140

En Europe à l’âge du Bronze, des milliers d’objets en alliage cuivreux ont été volontairement jetés dans les eaux, enfouis dans la terre, cachés dans des grottes ou des anfractuosités des rochers. D’apparence hétéroclite, ce phénomène masque en réalité des pratiques codifiées qui évoluent dans le temps. Ainsi, certains de ces dépôts datant de la fin de l’âge du Bronze se démarquent, car ils réunissent des centaines d’objets de parures destinées à orner différentes parties du corps. Ils permettent ainsi de restituer des costumes personnels qui représentent une quantité significative de métal, parfois jusqu’à 4 kg. Cette conférence abordera l’analyse de ces dépôts et leur comparaison avec des costumes subactuels permettant de les relier à des pratiques cérémonielles féminines.

Conférence #2 : Les secrets de l'orfèvrerie celtique

Torque de Lasgraïsses, Tarn. Musée Saint-Raymond, Toulouse © B. Armbruster

Mercredi 19 novembre 2025 - Auditorium du musée Fabre - 18h30

Barbara ARMBRUSTER, directrice de recherche émérite, CNRS, TRACES-UMR 5608

Les Celtes produisaient grand nombre de parure en or, portées littéralement de la tête aux pieds, dont des parures annulaires (boucles d'oreille, torque, bracelet, bague), des fibules et des appliques. Pour l’âge du Fer, les conditions de découverte des ors comprennent des contextes funéraires, des dépôts en sanctuaire, des thésaurisations et des cachettes. Ces productions d’orfèvre suscitent un intérêt particulier non seulement en raison de leur quantité, mais aussi de leur qualité artistique et technique.

Cette conférence présente une vue d'ensemble des fonctions pratiques, symboliques et sociales des parures en or, ainsi que des « chaînes opératoires » de leurs productions, depuis les sources de matières premières et la fabrication jusqu'à l'utilisation et le dépôt. En outre, les traditions, innovations et influences extérieures dans l’utilisation et l’artisanat du luxe seront prises en compte. Dans une perspective diachronique, le développement de l’orfèvrerie celtique du premier au second âge du Fer sera mis en évidence par des études de cas. La méthodologie des recherches en orfèvrerie ancienne combine des approches issues de l'archéologie, de l'art celtique, de la technologie, de l'archéométrie, de l'archéologie expérimentale, de sources iconographiques et textuelles, ainsi que de l'éthnoarchéologie.

Conférence #3 : Mal attifés, mal fagotés : ou quand les parures enlaidissaient les Grecs

Lécythe attique à figures rouges, New York Metropolitan Museum (inv. 56.17158), Philoctète, vers 420 av. J.-C. © V. Mehl

Mercredi 10 décembre 2025 - Auditorium du musée Fabre - 18h30

Véronique MEHL, maîtresse de conférences, Université Bretagne Sud

Alors que l’Antiquité grecque est souvent synonyme de beauté et dévoile ainsi les premiers canons esthétiques, des figures de la laideur se dessinent aussi (Philoctète, Thersite, Ésope...), aux côtés de laids et de laides plus anonymes ou ordinaires. Entre dysharmonie et désorganisation, entre animalisation et dépréciation, la laideur contrevient aux normes esthétiques et sociales tout en pointant des traits physiques et moraux. Mais si les Grecs la définissent d’abord au prisme d’un corps contrefait, ils la perçoivent aussi par des parures inappropriées. Mal porter son manteau, exposer trop de bijoux, se maquiller à l’excès, avoir un vêtement bariolé etc., autant de pratiques qui contreviennent aux règles sociales et façonnent une mise contraire aux normes. Matériaux, couleurs, textures… les parures ne sont pas que des objets apposés sur les corps, elles révèlent autant sur l’individu que sur le groupe qui le jauge. Au premier regard, chacun est évalué par son corps, sa démarche, sa voix et ses parures. Et si les Grecs n’étaient pas tous beaux ? Et si les parures n’embellissaient pas toujours ?

Conférence #4 : Fabriquer le prestige, la parure en verre comme miroir des identités gauloises

Bracelet en verre gaulois découvert à la Chaussée-sur-Marne, sépulture 198, Fouilles E. Baffet, fin du IIIe, IIe siècle av. J.-C., conservé au musée de Chalon-sur-Marne © J. Rolland

Mercredi 21 janvier 2026 - Auditorium du musée Fabre - 18h30

Joëlle ROLLAND, chargée de recherche, CNRS, Trajectoires-UMR 8215

Au Ve siècle av. J.-C., les Gaulois inventèrent un nouvel objet, dont ils furent les seuls à maîtriser les techniques pendant toute l’Antiquité : le bracelet en verre. Autour de ces parures brillantes et colorées, la production s'intensifie à partir du IIIe siècle av. J.-C., mobilisant artisans spécialisés et réseaux d’échanges lointains. À travers la reconstitution des étapes de fabrication du verre brut et des parures, cette conférence interroge les codes véhiculés par ces objets d’ornement et propose d’enquêter sur leurs valeurs, leurs rôles sociaux et les éléments d’identités de leurs porteurs.

Conférence #5 : Quand la peinture fait la parure. L'art de la couleur sur les figurines en terre cuite grecques

Tanagréenne en péronatris, vers 340-300 av. J.-C., musée du Louvre, département des AGER © A. Chauvet/C2RMF

Mercredi 18 février 2026 - Agora des Savoirs Centre Rabelais - 19h

Violaine JEAMMET, conservatrice générale du patrimoine, DAGER, musée du Louvre
en collaboration avec Brigitte BOURGEOIS (conservatrice émérite, C2RMF) et Yannik VANDENBERGHE (ingénieur d'étude, C2RMF)

Conférence partenariat Mercredis de l'Antiquité / Agora des Savoirs

Contrairement à la grande sculpture, la femme, part invisible de la société grecque, est largement présente dans la petite sculpture d’argile, souvent associée aux « Tanagras ». Par la richesse et la qualité de leur état de conservation, ces statuettes offrent un terrain d’étude privilégié pour redécouvrir la place essentielle de la couleur dans l’art grec, ainsi que le montre une ambitieuse étude menée par le musée du Louvre et le C2RMF, conjuguant archéologie, histoire de l’art et archéométrie. C’est la peinture en effet qui soulignait la beauté des visages et, avec l’appoint de la dorure, servait à exalter le luxe des parures. Les conclusions de cette enquête révèlent une réalité du vêtement grec inconnue en raison de la disparition matérielle des textiles et nous permettent de comprendre que la couleur, aujourd’hui lacunaire, venait compléter, jusqu’à parfois suppléer, le travail du drapé sculpté. Sont ainsi mises en valeur la qualité des vêtements, l’exaltation de la femme, voire son héroïsation, par l’emploi de matériaux rares et précieux (malachite, bleu égyptien, vermillon, or). Le soin et le luxe apportés à la réalisation de ces offrandes, longtemps déconsidérées, obligent finalement à en revisiter le statut, tant du point de vue de leur création que de leur fonction.

 

Conférence #6 : Splendeurs en mouvement, parure et rituel chez les Étrusques

Tarquinia, Tombe du Triclinium, vers 470 av. J.-C., dessin aquarellé conservé à la Ny Carlsberg Glyptotek © Ny Carlsberg Glyptotek

Mercredi 18 mars 2026 - Auditorium du musée Fabre - 18h30

Audrey GOUY, professeure junior, Université de Lille

Les Étrusques, « les plus religieux » des hommes d’après Tite-Live, accordaient une grande importance à la bonne exécution de leurs rites. La parure, dans ce cadre, jouait un rôle central. Rigoureusement codifiée, elle marquait l’identité, le statut social et la fonction des participants dans le rite. Vêtements, bijoux et accessoires possédaient également des propriétés sensorielles remarquables. Ils agissaient par leurs sons, leur apparence visuelle, leur toucher, voire leurs odeurs, transformant chaque geste rituel en une véritable mise en scène du corps, et conférant à chaque mouvement un haut pouvoir de communication. Cette conférence proposera dans un premier temps un aperçu général de la parure étrusque, en présentant ses formes, ses matériaux, ses particularités et ses contextes d’apparition. L’accent sera mis dans un deuxième temps sur la fonction et l’importance de la parure au sein des pratiques rituelles étrusques. La conférence s’attachera enfin à sa dimension sensorielle. Nous verrons en effet comment la parure étrusque dépassait le simple ornement et devenaitcoeur de la société étrusque, où se parer signifiait non seulement embellir le corps, mais aussi célébrer, communiquer et croire.

Conférence #7 : L’artisanat du cuir dans l’antiquité gréco-romaine, des objets du quotidien aux pièces d’exception

Sandale, début du IIIe s. ap. J.-C., découverte sur le site du boulevard Dr. Henri-Henrot à Reims (inv. OI 1460.1) © M. Leguilloux

Mercredi 15 avril 2026 - Auditorium du musée Fabre - 18h30

Martine LEGUILLOUX, centre archéologique du Var

Le cuir et les peaux étaient des matières premières incontournables dans le quotidien des populations anciennes, pourtant les articles en cuir ont longtemps été sous-estimés par les historiens, désavantagés par une conservation difficile mais aussi par le désintérêt des productions intellectuelles ou artistiques antiques, un filtre qui a produit des informations lacunaires, voire sélectives, ne rendant pas suffisant compte de la dextérité des artisans antiques.

De nouvelles découvertes archéologiques contribuent à développer, parfois même renouveler, notre connaissance sur ces productions, dévoilant leurs diversités de formes, de fonctions ou de décors, autant d’informations révélatrices d’activités ou de particularités socio économiques et culturelles.

Conférence #8 : L'habit ne fait pas le moine, la toge fait le Romain…

Statue d’homme en officier, Tivoli, début du Ier s. av. J.-C., Rome, Musée national romain © F. Baratte

Mercredi 27 mai 2026 - Auditorium du musée Fabre - 18h30

François BARATTE, professeur émérite, Sorbonne Université, Orient et Méditerranée-UMR 8167

Aucun élément sans doute ne paraît plus caractéristique des Romains que la toge. Elle est d’abord un signe de distinction sociale, réservée avant tout aux hommes et aux seuls citoyens, mais que les femmes portent parfois. Soumise aux aléas de la mode, comme tout vêtement, sa forme varie du tout au tout de la République à la fin de l’Antiquité, mais elle n’est pas la même non plus en fonction de l’âge ou du rang. Il n’en demeure pas moins qu’elle conserve toujours une valeur forte : un même personnage ne joue pas le même rôle, représenté en toge ou dans une autre tenue, et les autres catégories sociales portent aussi, sur leurs images, des vêtements qui les désignent clairement à l’observateur. Comme de nos jours, il y a bien à Rome des « dress-codes », qui permettent en outre de distinguer les « vrais » romains des Barbares.

Conférence #9 : Cicéron et Socrate au temps de Nicolas Poussin, le costume antique dans la peinture classique

POUSSIN Nicolas (Les Andelys, 1594 - Rome, 1665), Douze objets antiques, XVIIe siècle (plume et encre brune, lavis brun deux tons), legs Jules Bonnet-Mel, 1864, musée Fabre (inv. 864.2.100) © Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole - photographi

Mercredi 17 juin 2026 - Auditorium du musée Fabre - 18h30

Matthieu FANTONI, conservateur du patrimoine, musée Fabre, responsable de l'unité Maîtres anciens

Durant la Renaissance, l’intérêt renouvelé pour la culture antique a conduit les artistes et les érudits à s’intéresser aux « coutumes » et aux « costumes » grecs et romains qu’ils étudiaient à travers les textes et les vestiges archéologiques. Chez les peintres et leurs critiques, la question de la convenance ou de la bienséance morale et historique des vêtements représentés dans les scènes historiques constitua un objet de recherches et de débats inépuisable. Au XVIIe siècle, qui vit la naissance de l’Académie royale de peinture et de sculptures, les conférences données par Charles Le Brun, Sébastien Bourdon et Philippe de Champaigne sur l’oeuvre de Nicolas Poussin permettent d’appréhender leur sensibilité à ces enjeux de représentation. L’intervention propose un parcours dans les oeuvres et les écrits de ces artistes pour restituer l’état de leurs connaissances et de leur compréhension du vêtement dans l’Antiquité.

Visite thématique #1 : A capite, ad calcem : cosmetae et ornatrix

© M. Bozier pour l’agence OUT OF FRAME

Mercredi 25 février 2026 - Site archéologique Lattara - musée Henri-Prades - 15h

Quels gestes plus quotidiens et plus intimes que ceux liés à la toilette ? Afin de se parer de leurs plus beaux atours, hommes et femmes ont toujours pris soin de leur corps et de leur apparence.

Durant cette visite sensorielle, vous découvrirez des objets archéologiques mis au jour à Lattara en lien avec le soin du corps, la parure et la cosmétique. Une visite virtuelle dans un atelier de parfumeur de Paestum offrira enfin une immersion olfactive et visuelle exceptionnelle. Une expérience unique !

 

Visite thématique #2 : Costumes et fonctions dans les peintures du musée Fabre

MIERIS Frans van dit l'Ancien (Leyde, 1635 - Leyde, 1681), L'Enfileuse de perles, (détail) 1658, Huile sur bois © Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole - photographie F. Jaulmes

Mercredi 8 avril 2026 - Musée Fabre - 16h30

Ce parcours permet de découvrir quelques costumes portés par les personnages des tableaux allant du XVIIe siècle au XIXe siècle. A quoi servent ces costumes ? Comment sont-ils portés ? Quelles sont les étoffes utilisées ? Autant de questions qui seront illustrées par les oeuvres vues durant cette visite.

Visite thématique #3 : Les moulages font leur défilé. Vêtements et parures dans la statuaire grecque

Détail, Eurydice et Orphée, relief, tirage intégral en plâtre, fin XIXe s., atelier de l'École des Beaux-Arts de Paris © Musée des Moulages - UMPV

Mercredi 6 mai 2026 - Musée des Moulages - 14h-15h / 15h30-16h30

Dans l’Antiquité, comme dans chaque culture, les vêtements et les éléments de parure constituent l’un des moyens les plus ostentatoires d’imposer une identité et de définir un statut. Dans l’art et notamment la sculpture, habits et ornements servent ainsi d’attributs ou d’éléments symboliques aux sculpteurs pour véhiculer leurs messages.

En observant les détails de certains des plus grands chefs d’oeuvre de l’art de la Grèce ancienne, le Musée des Moulages vous propose ainsi d’assister au défilé des dieux, héros et personnages publics de l’Antiquité afin d’identifier ces derniers et d’appréhender les modes du passé.

Dernière mise à jour : 14/10/2025